Linda amiga deixo um excerto desta obra, a terceira carta escrita por Roxane a Montesquieu-morto,com quem aprendeu a língua francesa e a genialidade literária, pelo que percebi. Espero que gostes como eu gostei. Prepara os teus rrrrr e goza este momento de literatura francesa ...transnacional. Bjs
Lettre III
Monsieur Charles de Montesquieu
61 avenue Montaigne, 75008 Paris.
Mon cher Montesquieu,
Alors que je commençais à suivre les cours à la Sorbonne, il y a quelques mois, je me suis trouvée un jour dans une assemblée où il y avait des gens érudits et bien avisés ; ils parlaient de Montaigne, de la sagesse de ses Essais et de sa grande amitié avec monsieur de La Boétie, de l'admiration de monsieur Voltaire pour Montaigne et de la haine de monsieur Pascal contre Montaigne. Imaginez la grandeur de mon ignorance, car je me disais tout bas en les écoutant et sans tout comprendre bien sûr : qu'un homme puisse avoir de l'amitié pour une montagne est tout à fait concevable, qu'un autre ait pour elle de l'admiration ou encore de la haine, bien que cela soit fort bizarre, reste recevable, mais comment la montagne peut-elle posséder de la sagesse, une sagesse intrinsèque? A deux reprises, j'ai failli les questionner et leur dire que je ne comprenais rien à tout ce qu'ils racontaient, mais heureusement ma sottise était limitée puisque j'optais pour ne point parler. Lorsque le soir, assez tard, je suis rentrée chez moi, fort intriguée par tant de discussions enflammées au sujet des montagnes, je me suis acharnée sur les deux dictionnaires, le Petit Robert, et le Robert des noms propres. Effectivement, comme je l'avais imaginé, je n'ai pas trouvé la moindre trace de sagesse dans la description de la montagne, mais j'ai remercié ma prudence lorsque j'ai découvert le nom du grand écrivain Montaigne.
Voilà comment on peut faire la connaissance d'un grand Stoïcien.
Mieux vaut avoir une tête bien faite qu'une tête bien pleine, dit Montaigne, mais la mienne était trop vide.
[...]
Je lis, comme je vous l'ai dit, en désordre, je passe d'un siècle à l'autre, d'un auteur à l'autre, avec une légéreté qui pourrait paraître déconcertante. C'est que je suis une femme impatiente, émotive, dispersée au plus haut point et irrémédiablement indisciplinée. Ce ne sont pas des qualités, je le sais, mais je pense qu'il est trop tard, à 25 ans passés, pour tenter de m'éduquer. J'ai tant à apprendre, je souffre de mes insuffisances, mon inculture m'attriste. Les filles Françaises de mon âge savent beaucoup de choses que j'ignore. Pour me consoler, je me dis chaque soir que je suis moins ignorante que la veille : piètre consolation.
Justement il est temps de me coucher. Je vous abandonne, monsieur, je reprendrai ma lettre demain.
[...]
En feuilletant les manuel qui remettent les textes dans leur contexte, j'ai l'impression que les auteurs et leurs oeuvres constituent des couches géologiques de l'histoire, mais aussi que certains de leurs thèmes (la solitude et l'amour, le souvenir et l'oubli, l'être et l'apparence, la vie et la mort...) sont des filons qui sinuent d'une couche à l'autre. Excusez mon éclectisme. Mais je ne résiste pas au plaisir de vous citer dès aujourd'hui quelques noms parmi les auteurs qui sont venus après vous, comme on aime à parler de ses amis à un ami. J'en parle d'autant plus à mon aise que vous ne les avez pas connus.
Tout d'abord Monsieur de Chateaubriand, un écrivain immense, dont le style inspire encore aujourd'hui quelques auteurs. Il parle constamment du passage inexorable du temps, essaie d'anticiper la mort en écrivant ses Mémoires d'outre-tombe. Je suis attendrie par la discrète mélodie de Nerval qui, semblable à d'autres poètes, confondit toujours ses rêves et ses souvenirs, avant de céder à la folie et de se suicider une nuit à Paris, près de la Seine, ou par la mélancolie de Baudelaire, qu'il appelle le spleen, et qui ne s'exprime jamais si bien que dans ses Tableaux parisiens - Baudelaire que fascinent également le spectacle de la mer et l'idée de la mort.
Et puis, il y a les romans...vous avez été un romancier, cher Montesquieu, un romancier d'un genre particulier, un précurseur comme Choderlos de Laclos avec ses Liaisons dangereuses. Mais le siècle du roman aura été celui qui a suivi le vôtre, le XIXème siècle, dominé en France par les grands noms de Balzac, Stendhal, Flaubert (fort cruel), Maupassant (dont j'ai lu presque toute l'oeuvre)...L'histoire et la société sont présentes dans le roman, et on les saisis par la manière dont elles pèsent sur les destins personnels. Les individus sont-ils autre chose que ce que leur époque en fait? C'est la grande question posée par le roman, et jamais aussi fortement qu'au XIXème siècle. [...]
J'ai maintenant une dizaine de cahiers de notes où j'écris les nouveaux mots et mes passages préférés de chaque texte. C'est peut-être un peu idiot de faire ça, mais j'aime l'illusion de croire ainsi les posséder.
Avec assiduité, votre Roxane préférée.
PS : Je passe ma vie à apprendre depuis que je suis à Paris. Tout m'intéresse, tout m'étonne, tout m'émerveille. Mon enthousiasme me transforme en enfant. Même si je ne serai jamais une érudite. Je vous parlerai peut-être plus tard des écrivains d'aujourd'hui ; pour le moment je ne fais qu'aborder les oeuvres du début du XXème siècle."
Voilà, si ce long extrait ne vous a pas convaincu (désolée, j'ai coupé pourtant...) au moins vous avez de la matière pour les questions "marron" du trivial poursuit, c'est toujours ça de gagné.
J'avais envie de le noter, il fait référence à quelques bouquins dont je ne m'aventurerai pas à faire un article sur ce blog, me limitant à mes nouvelles lectures. Voilà une manière de faire tout de même allusion à quelques grands noms de la littérature du 18ème et 19ème que j'affectionne!
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1 comentário:
estava eu toda feliz porque ia ler uma carta quando me deparo com o françês, pronto, está tudo estragado, eu e tal língua já não temos uma relação muito afável desde o nono ano :( e lá fica a Rita sem ler a carta
Sempre tive uma paixão por cartas, quando aparece uma carta num livro lá fico eu lavada em lágrimas a lê-la. Todos os sentimentos que nelas transparecem, cada palavra parece possuir mais vida que a anterior, tudo se torna tão irreal e real ao mesmo tempo que parece que viajo para outra vida que não a minha.
Adorei ouvi-la a ler aquela crónica, foi excelente :)
Bjinhos
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